Le retour à domicile après une hospitalisation est une étape pleine d’enjeux. Le proche est souvent affaibli, parfois dépendant, et les aidants s’inquiètent de sa sécurité et de son confort. Jusqu’ici, il fallait s’adresser à deux services différents : l’un pour les soins infirmiers (SSIAD), l’autre pour l’aide quotidienne (SAAD). Depuis le décret du 17 juillet 2023 sur la réforme des services d’aide à domicile tout est réuni au sein d’un Service Autonomie à Domicile (SAD). Cette nouvelle organisation permet de coordonner l’ensemble des interventions, de la toilette aux soins, pour sécuriser le retour et simplifier les démarches des familles.
Qu’est-ce qu’un SAD ?
L’unification de 3 services
Le SAD est le résultat de la fusion progressive (suite à la réforme) de 3 types de services d’intervention à domicile :
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Les Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD) : proposent des interventions d’aide à domicile pour un soutien aux gestes du quotidien comme l’aide à la toilette, repas, ménage, courses, accompagnement, portage de repas, téléassistance.
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Les Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) : proposent des prestations d'intervention de professionnels infirmiers comme : pansements, injections, distribution de médicaments, surveillance de l’état de santé, prévention des escarres.
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Les Services Polyvalents d’Aide et de Soins à domicile (SPASAD) : proposent les deux types de services précédents (aide aux gestes du quotidien et les soins infirmiers à domicile).
En réunissant ces trois services, la réforme a pour vocation de faire du SAD l’acteur central de l’accompagnement à domicile, capable de répondre à des besoins évolutifs (notamment après une hospitalisation), sans multiplier les interlocuteurs et pour faciliter les démarches administratives.
À savoir : Cette réunification a été lancée en 2023, mais n’est pas complète sur tout le territoire. Dans beaucoup de zones, le SAD, vous mettrez simplement en relation avec le SSIAD dont il dépend.
Pourquoi le SAD est utile après une hospitalisation ?
Un accompagnement global
Le retour d’hôpital peut nécessiter à la fois une aide pour les gestes du quotidien et des soins réguliers. Le SAD prend en charge l’ensemble, avec une coordination interne entre les aides à domicile et les infirmiers.
Aide à la personne :
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Aide à la toilette en respectant les consignes de cicatrice, prévention d’escarres, hygiène bucco-dentaire.
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Habillage/déshabillage, transferts (lit-fauteuil), lever/coucher sécurisés.
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Soutien à l’alimentation : préparation/prise des repas, hydratation, suivi d’appétit, remontée d’info si troubles persistants.
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Motivation douce à la mobilisation (petites marches, consignes de prudence du kiné).
Aide au quotidien :
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Courses, pharmacie, récupération d’ordonnances.
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Entretien courant du logement (pièces de vie, salle d’eau), linge, vaisselle.
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Organisation des rendez-vous et accompagnements (médecin, examens, prise de sang).
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Mise en sécurité : éclairage, tapis, câbles, consignes pour animaux, cheminement.
Coordination et relais :
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Passage d’info simple dans le cahier de liaison (appétit, douleur exprimée, incident, chute évitée), alerte à l’infirmier/médecin en cas de signe inhabituel.
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Articulation possible avec PRADO (qui s’occupe du suivi médical et des rendez-vous, pas de l’aide matérielle).
Un relais qui prévient la réhospitalisation
Les premiers jours sont à risque : chutes, dénutrition, mauvaise observance des traitements. En ayant recours à un SAD, les soins médicaux et l’aide quotidienne sont assurés de manière continue, ce qui réduit les complications et sécurise la convalescence pour le proche, comme pour vous.
Un appui pour les aidants
Les familles n’ont plus à chercher deux prestataires différents. Elles trouvent au SAD un interlocuteur unique qui organise les passages, ajuste la fréquence et transmet les informations médicales si nécessaire.
Dans quelles situations solliciter un SAD après un séjour à l’hôpital ?
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Après une chirurgie (prothèse, chirurgie cardiaque, digestive) : soins infirmiers pour pansements et anticoagulants, aide à domicile pour les repas et la toilette.
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Après un accident (fracture, chute) : surveillance infirmière et aide aux transferts, ménage, courses.
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Après une aggravation de maladie chronique (insuffisance cardiaque, respiratoire, diabète) : suivi médical quotidien, accompagnement pour éviter la perte d’autonomie.
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Chez une personne âgée fragilisée : soins infirmiers légers, aide au lever/coucher, repas équilibrés, présence régulière pour prévenir l’isolement.
Comment mettre en place un SAD après une hospitalisation ?
À l’hôpital : préparer le retour
Dès que la sortie est envisagée, le service social hospitalier évalue les besoins sociaux et, avec l’équipe médicale, prépare un plan d’aide (type de prestations, fréquence, prestataire pressenti). Il remplit et transmet les formulaires utiles (dont, le cas échéant, la demande d’ARDH (prestation sous conditions de ressources) vers la caisse compétente et mobilise le prestataire d’aide à domicile avant le retour. Si l’hôpital est conventionné PRADO, un conseiller Assurance Maladie peut également faciliter le lien ville-hôpital.
À domicile : ajuster les interventions
Les premiers jours, la routine se met en place et s’ajuste si besoin : nombre d’heures, horaires, consignes (toilette, transferts, repas, lessive, sorties), liste de courses, gestion des clés, téléphone d’urgence. L’intervenant social de la caisse (si ARDH) rappelle la personne et vérifie que l’aide répond aux besoins.
Les démarches administratives
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La demande peut être déclenchée par l’hôpital (le service social de l’hôpital doit passer vous voir, si ce n’est pas le cas n’hésitez pas à le solliciter vous-même. Il est possible aussi de s’adresser directement au SAD local.
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Un contrat ou plan d’intervention est signé, précisant le nombre d’heures, la nature des soins et les tarifs.
Pour tout besoin d’information ou d’accompagnement dans la mise en place ou les démarches administratives, vous pouvez demander de l’aide aux points d’informations locaux dédiés aux personnes en perte d’autonomie et leurs aidants. Comme :
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Le CLIC (Centres locaux d'information et de coordination)
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Le CCAS (Centres communaux d’action sociale)
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Le MDA (Maisons départementales de l’autonomie)
Quelles aides financières ?
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L’ARDH (Aide au Retour à Domicile après Hospitalisation), proposée par certaines caisses de retraite, finance temporairement une partie des heures d’aide et de soins, sous conditions de ressources.
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L’APA peut ensuite prendre le relais pour les personnes âgées dépendantes.
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La PCH couvre les besoins pour les personnes en situation de handicap.
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Les caisses de retraite et certaines mutuelles prévoient des forfaits spécifiques après hospitalisation.
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Une partie des dépenses est éligible au crédit d’impôt de 50 % pour les services à la personne.
Où trouver un SAD près de chez vous ?
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En demandant directement au service social de l’hôpital, qui peut initier la demande.
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En contactant le CCAS de sa commune, qui oriente vers les services du territoire.
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En consultant la carte des solutions de Ma Boussole Aidants, qui recense les SAD et autres structures locales.
FAQ
Quelle est la différence entre un SAD et un SSIAD ?
Le SSIAD assurait uniquement les soins infirmiers. Avec la réforme, il est intégré dans le SAD, qui regroupe désormais soins et aide à domicile.
Combien coûte un SAD après une hospitalisation ?
Le coût dépend du nombre d’heures et du type d’interventions (aide et/ou soins). Des aides comme l’ARDH, l’APA ou la PCH permettent de réduire le reste à charge.
Comment demander un SAD ?
La demande peut être faite par le service social hospitalier, par le médecin traitant, par le CCAS ou directement auprès du SAD du territoire.
Quelles aides financières existent ?
ARDH pour le court terme, APA pour les personnes âgées dépendantes, PCH pour les personnes handicapées, aides des caisses de retraite et mutuelles, crédit d’impôt.
Le SAD est-il disponible partout ?
Non, progressivement les SAAD et SSIAD du territoire sont transformés en SAD.