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La sortie d’hôpital marque souvent le début d’une nouvelle phase de convalescence, de réadaptation ou de réorganisation du quotidien. Pour la personne hospitalisée comme pour ses proches, cette transition peut soulever de nombreuses questions : quelles démarches entreprendre ? Comment assurer les soins à domicile ? Faut-il adapter le logement ou envisager un séjour temporaire en établissement ?
Anticiper cette étape permet de préparer le cadre de vie le plus adapté, de coordonner les différents intervenants et de mobiliser les aides disponibles. Sans viser la perfection, une organisation progressive et accompagnée contribue à un retour plus serein, tout en allégeant la charge mentale des proches aidants. Cet article vous guide à travers les points essentiels à aborder pour accompagner au mieux cette reprise de vie à domicile ou en structure adaptée.
Anticiper la sortie d’hospitalisation
Dès que la date de sortie est envisagée, la première étape est d’organiser un rendez-vous le service social de l’hôpital. Ces professionnels de santé vous fourniront toutes les informations nécessaires sur l'état du patient, ses besoins médicaux et les aides disponibles.
Avant la sortie, veillez à récupérer les documents indispensables :
- Le compte rendu médical, précisant le diagnostic et les traitements en cours.
- L’ordonnance médicale pour assurer la continuité des soins.
- Les certificats nécessaires pour les démarches administratives (arrêt de travail, demande d’aides, etc.).
Organiser le transport du patient
Démarches
Le choix du mode de transport doit tenir compte de l'état du patient et des recommandations médicales. Plusieurs options sont possibles :
- Les ambulances : mode de transport adapté aux personnes ayant besoin d’être alitées et/ou avec nécessité de surveillance ou administration médicale durant le trajet
- Les taxis conventionnés : mode de transport assis. Adapté en cas de besoin de pour une hospitalisation (ou retour d’hospitalisation), pour se rendre à un examen ou l’administration d’un soin
- Les Véhicules Sanitaires Légers (VSL) : même conditions que pour les taxis conventionnés.
À savoir : les taxis et VSL sont comme des taxis ordinaires, mais ayant obtenu l’agrément de la CPAM.
Avec prescription médicale, les services de transports en ambulance, taxis conventionnés et véhicules sanitaires légers (VSL) sont remboursés à 55 % sur une base de tarifs conventionnés par l’Assurance Maladie. Le reste peut ensuite être pris en charge en fonction de votre complémentaire santé. Attention, la prescription médicale doit être datée d'avant la consultation.
Prise en charge
L’Assurance Maladie peut prendre en charge à 100 % dans certains cas, notamment :
- En cas de besoins de soins ou examens liés à une affection longue durée exonérant (ALD) reconnue
- Un besoin de transport d’urgence pour une hospitalisation donnant lieu à une intervention onéreuse
- Les transports des personnes titulaires d'une pension d'invalidité, d'une pension militaire, d'une pension vieillesse substituée à une pension d'invalidité, d'une pension de veuf ou de veuve invalide, d'une rente pour un accident du travail ou une maladie professionnelle avec un taux d'incapacité supérieur à 66,66 %
La demande de remboursement se fait après le transport, sur justificatif du paiement et avec ce formulaire à joindre à l'Assurance Maladie.
Aménager le domicile
Installation de matériel médical ou aides techniques
Le retour à domicile après une hospitalisation nécessite souvent l’installation de matériel médical et d’aides techniques permettant d’assurer le confort et la sécurité du patient tout en facilitant son autonomie. Ce matériel peut inclure :
- Un lit médicalisé,
- Des barres d’appui
- Un fauteuil roulant
- Un déambulateur
- Une chaise percée
- Des dispositifs d’alerte médicale pour contacter les secours
- Des appareils médicaux spécialisés (concentrateurs d’oxygène, pompes à perfusion, matelas anti-escarres)
Afin de déterminer précisément le matériel nécessaire, il est primordial d’échanger avec l’équipe médicale avant la sortie de l’hôpital. Le médecin traitant, en lien avec les spécialistes hospitaliers, pourra établir une prescription médicale détaillant les équipements requis. Dans certains cas, un ergothérapeute peut intervenir à domicile pour évaluer les besoins du patient et proposer des solutions adaptées à son environnement de vie. Les services sociaux hospitaliers peuvent également guider les familles dans le choix du matériel et des démarches à effectuer pour sa mise en place.
Plusieurs aides financières peuvent être sollicitées :
- L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie.
- La Prestation de Compensation du Handicap (PCH), quant à elle, s’adresse aux personnes en situation de handicap et peut financer l’achat ou la location de matériel.
- Des organismes comme la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT), les mutuelles, ou encore les collectivités locales peuvent également proposer des subventions spécifiques.
Effectuer des travaux d’aménagements
Dans certains cas, des travaux d’adaptation plus conséquents peuvent être nécessaires pour rendre le domicile pleinement accessible et fonctionnel. Ces aménagements concernent principalement :
- L’élargissement des portes pour permettre le passage d’un fauteuil roulant ou d’un déambulateur.
- L’installation de rampes d’accès en cas d’escaliers ou de seuils trop élevés.
- La transformation d’une baignoire en douche pour faciliter l’hygiène quotidienne.
- L’aménagement d’une chambre au rez-de-chaussée, si le logement comporte plusieurs niveaux.
- L’installation d’un monte-escalier, si le patient doit accéder à des étages supérieurs.
Pour savoir précisément quels travaux entreprendre, il est conseillé de faire appel à un ergothérapeute ou à un professionnel de l’habitat adapté, qui pourra effectuer un bilan d’accessibilité et proposer des solutions en fonction du degré d’autonomie du patient. Les personnes à contacter dépendent des dispositifs d’aides financières auxquels la personne est éligible comme l’APA, la PCH ou Ma Prime Adapt’, par exemple.
Les options de séjours en établissement
Les Soins de Suite et de Réadaptation (SSR)
Également appelés, maisons de convalescence, les SSR prennent en charge des personnes dont l’état de santé, bien que stabilisé, requiert des soins médicaux, une rééducation fonctionnelle ou un accompagnement dans la récupération de leur autonomie. L’admission en SSR est généralement prescrite par l’équipe hospitalière au moment de la sortie d’hospitalisation ou par le médecin traitant. Le choix de l’établissement peut dépendre de la pathologie du patient et de son lieu de résidence.
Le coût d’un séjour en SSR est en partie pris en charge par l’Assurance Maladie, à hauteur de 80 % en général. Les 20 % restants peuvent être couverts par la mutuelle complémentaire du patient. Pour les patients en ALD (Affection de Longue Durée) ou bénéficiant de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), les frais peuvent être totalement couverts.
L’hébergement temporaire en établissement
Si le retour à domicile n’est pas adapté, il est possible d’envisager un séjour temporaire. Plusieurs structures proposent ce type de solutions, le choix d’affectation dépend du niveau d’autonomie, mais aussi du besoin de surveillance médicale de la personne en sortie d’hospitalisation. Le service social de l’établissement pourra vous aider pour la décision et les démarches à effectuer parmi les options suivantes :
- Les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) : ils proposent un accueil temporaire aux patients en perte d’autonomie nécessitant une assistance quotidienne pour les gestes de la vie courante (toilette, alimentation, mobilité, prise de médicaments…). Ces établissements disposent d’une équipe soignante assurant un suivi médical adapté et permettant de soulager les aidants familiaux.
- Les résidences seniors sont des structures non médicalisées adaptées aux personnes âgées autonomes ou semi-autonomes. Elles offrent un cadre de vie sécurisé, avec des logements adaptés et des services optionnels (restauration, assistance à domicile, activités collectives…). Ce type d’hébergement peut être une solution transitoire après une hospitalisation avant un retour définitif au domicile.
- Les établissements médico-sociaux : Certaines de ces structures proposent de l’hébergement temporaire pour les personnes handicapées peu autonomes ayant besoin d’un suivi médical. La demande se fait via la MDPH suffisamment en amont de la sortie d’hôpital.
Les aides financières
Des aides financières peuvent aider à prendre en charge les coûts et surcoûts comme :
- Les aides de votre Conseil Départemental,
Organiser les soins et l’accompagnement à domicile
Le dispositif Prado
Il s’agit d’un dispositif permettant de mettre en place les interventions de professionnels de santé à domicile, ainsi qu’une aide-ménagère et un portage de repas pour les personnes atteintes de certaines maladies ou ayant subi une intervention. Si l’hôpital bénéficie d’une convention Prado, ce dernier étudiera si votre cas est éligible. Si c’est le cas, l’hôpital informe votre médecin traitant et l’Assurance Maladie qui envoie un Conseiller d’assurance maladie (CAM) durant l’hospitalisation pour vous expliquer le fonctionnement et les termes de l'organisation.
L’Aide au retour à domicile après hospitalisation (ARDH)
La demande d’aide au retour à domicile après hospitalisation (ARDH) est une prestation, sous conditions de ressources, proposée par les organismes de protection sociale, mutuelles ou caisses de retraite (en fonction de l’âge et situation du patient). Cette prestation est temporaire (délai maximal de trois mois dès le premier jour de la sortie d'hôpital). Elle permet de bénéficier d'une mise en place de services de soins et d'aide à domicile et d'une prise en charge des frais.
Passer par des services d’aides à domicile
Si vous ne pouvez bénéficier d’un des services ci-dessus, vous pouvez organiser vous-même la mise en place d’intervention d’aide à domicile. Il existe plusieurs types de structures qui proposent des prestations d’aide à domicile pour le ménage et l’entretien du logement :
- Les entreprises privées de service à la personne
- Les Services Autonomie à Domicile (SAD) et/ou les Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD)
- Les associations : plusieurs associations de proximité proposent l’intervention de bénévoles pour aider les personnes vulnérables dans les tâches du quotidien, comme notamment le réseau ADMR
Plusieurs aides financières peuvent être sollicitées comme : l’aide ménagère de votre département, l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
Le congé proche aidant
Le congé proche aidant est un dispositif permettant à un salarié de s’absenter temporairement de son travail pour s’occuper d’un proche en situation de perte d’autonomie ou de handicap, notamment après une hospitalisation. Ce congé est accessible à tous les salariés, sans condition d’ancienneté, et peut être pris en une seule fois ou de manière fractionnée. Sa durée maximale est de trois mois, renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière. Pendant cette période, le salarié peut percevoir l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA), une aide financière versée par la CAF ou la MSA, afin de compenser en partie la perte de revenu.
Pour obtenir le congé proche aidant, le proche que vous accompagnez doit :
- Être fortement dépendant, avec un taux d’incapacité supérieur à 80 %, ce qui indique des difficultés importantes dans la majorité des actes du quotidien (se lever, s’habiller, se laver, se nourrir…)
- Être touché par une perte d’autonomie, avec un GIR (Groupe Iso-Ressources) reconnu entre 1 et 4, ce qui correspond au minimum à un besoin d’aide pour les soins corporels, voire une perte d’autonomie plus important
- Être en invalidité et bénéficier d'une rente suite à un accident du travail avec une majoration ou une prestation complémentaire de recours à une tierce personne.