Une maman est tout près de son enfant en bas âge malade.

Allocation Journalière pour les Proches Aidants

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L'Allocation Journalière pour les Proches Aidants compense financièrement ceux qui cessent partiellement ou complètement leur travail pour s’occuper d’un proche dépendant, malade ou handicapé.

L’Allocation Journalière pour les Proches Aidants (AJPA) est une aide financière versée dans le cadre du congé proche aidant. Elle est destinée à compenser la perte de revenus lorsqu’une personne doit interrompre totalement ou partiellement son activité professionnelle pour accompagner un proche dépendant, malade ou en situation de handicap.

Elle permet aux aidants de se rendre disponibles auprès de leur parent, conjoint, enfant ou ami en perte d’autonomie, tout en bénéficiant d’une indemnisation versée par la Caisse d’allocations familiales (Caf) ou la Mutualité sociale agricole (MSA).

Qu'est-ce que l’AJPA et à quoi sert-elle ?

L’AJPA est une allocation créée pour soutenir les aidants familiaux qui doivent réduire ou arrêter leur activité professionnelle afin d’accompagner un proche en perte d’autonomie.

  • Elle est accordée dans le cadre du congé proche aidant, prévu par la loi, qui permet de suspendre ou d’aménager son contrat de travail pour s’occuper d’un proche.
  • L’aide peut être versée pour un maximum de 66 jours sur toute la carrière professionnelle et par personne aidée.
  • Depuis le 1er janvier 2025, l’AJPA a été élargie : elle peut désormais être utilisée pour accompagner jusqu’à 4 proches différents, soit un total de 264 jours maximum d’indemnisation.

L’avantage de l’AJPA est sa souplesse : le versement peut être utilisé de façon continue ou fractionnée, par journées ou demi-journées, selon les besoins réels de l’aidant.

Qui peut bénéficier de l’AJPA ?

Pour prétendre à l’AJPA, il faut remplir plusieurs conditions liées au statut professionnel, au lien avec la personne aidée et à son degré de dépendance.

Conditions d’éligibilité

  • Résider en France.
  • Être salarié, fonctionnaire, travailleur indépendant, VRP, stagiaire en contrat pro rémunéré, ou demandeur d’emploi indemnisé.
  • Avoir un lien étroit avec la personne aidée (conjoint, parent, enfant, proche avec lien stable et régulier).
  • Aider un proche reconnu :
    • soit avec un taux d’incapacité d’au moins 80 % validé par la MDPH,
    • soit classé en GIR 1 à 3 par le conseil départemental (perte d’autonomie lourde).

Exclusions

Ne peuvent pas bénéficier de l’AJPA :
  • les retraités,
  • les personnes sans activité ni chômage,
  • celles déjà rémunérées via l’APA ou la PCH,
  • celles percevant d’autres allocations incompatibles (ex. congé maternité/paternité, PreParE, AEEH et ses compléments, AJPP, AJAP, AAH).
Exemple concret : un salarié qui suspend son travail pour accompagner son père en GIR 2 pourra bénéficier de l’AJPA. En revanche, une personne déjà retraitée et aidant son conjoint ne pourra pas en bénéficier.

Comment faire la demande ?

C’est la Caisse d’allocations familiales (Caf) qui se charge de verser l’allocation journalière du proche aidant (AJPA), à l’exception des bénéficiaires appartenant au régime agricole. Pour ces derniers c’est la Mutualité sociale agricole (MSA) qui a cette responsabilité.

Demande d’AJPA via la Caf

Demande via la MSA

  • Pour effectuer la demande, il faut télécharger le formulaire, le remplir et le renvoyer à sa MSA avec les pièces justificatives demandées.

Fonctionnement pratique

  • L’allocation est versée en fin de mois, en fonction des jours ou demi-journées déclarés.
  • Chaque mois, l’aidant doit renvoyer un formulaire signé par l’employeur (s’il est salarié) ou validé par lui-même (si indépendant).
  • Le maximum est de 22 jours indemnisés par mois.

Bon à savoir : si les deux membres d’un couple remplissent les conditions, chacun peut déposer une demande d’AJPA pour la même personne aidée.

Montant de l'AJPA en 2025

Depuis le 1er janvier 2025, le montant de l’AJPA est de :

  • 65,80 euros net par jour
  • 32,90 euros net par demi-journée

Régime fiscal et social

  • L’AJPA est imposable et soumise au prélèvement à la source.
  • Elle ouvre droit à l’Assurance vieillesse du parent au foyer (AVPF), ce qui permet de continuer à cotiser pour la retraite durant la période d’aide.

Exemple : un aidant qui utilise 10 jours d’AJPA dans un mois percevra 658 €, imposables, en compensation de son arrêt de travail.

Quelle est la durée de versement de l’AJPA ?

Initialement, l’AJPA était accordée pour un maximum de 66 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle, et ce pour une seule personne aidée.

Depuis le 1er janvier 2025, la réglementation a évolué afin de mieux prendre en compte la diversité des situations rencontrées par les aidants. Désormais, un aidant peut bénéficier de l’allocation pour accompagner plusieurs proches successivement, dans la limite de quatre personnes différentes. Chaque proche donne droit à un maximum de 66 jours d’allocation, ce qui représente un total possible de 264 jours indemnisés au cours de la carrière.

Cette durée est également limitée dans le temps : il n’est pas possible de cumuler plus de 22 jours d’allocation par mois. Cela permet de conserver une cohérence avec le congé proche aidant, qui est pensé comme une suspension ponctuelle et non comme une interruption durable de l’activité professionnelle.

Enfin, l’AJPA se distingue par sa souplesse d’utilisation. Les aidants peuvent choisir de la mobiliser sur une période continue (par exemple deux mois consécutifs pour accompagner une sortie d’hospitalisation), ou bien de la fractionner selon leurs besoins. L’allocation peut en effet être prise en journées entières ou en demi-journées.

Lien entre AJPA et congé proche aidant

Le congé proche aidant constitue le cadre légal : il autorise l’aidant à suspendre temporairement son contrat de travail. Durant ce congé, l’employeur n’est pas tenu de verser de salaire, ce qui peut entraîner une perte de revenus significative. C’est précisément pour compenser cette absence de rémunération que l’AJPA a été créée.

Autrement dit :

  • le congé proche aidant = le droit de s’absenter,
  • l’AJPA = l’allocation qui vient indemniser ce temps d’absence.

Impact sur la retraite et la carrière professionnelle

L’un des principaux freins des aidants lorsqu’ils interrompent leur activité est la crainte d’un impact négatif sur leur carrière et sur leurs droits sociaux, en particulier la retraite. L’AJPA a été conçue pour limiter ces conséquences.

Pendant la période indemnisée, l’aidant bénéficie de l’Assurance vieillesse du parent au foyer (AVPF). Ce dispositif permet de valider des trimestres de retraite même en l’absence de cotisations salariales classiques, puisque l’État prend en charge le versement de ces droits. Ainsi, un aidant qui utilise l’AJPA sur plusieurs mois ne voit pas son nombre de trimestres diminué pour le calcul de sa pension.

Sur le plan professionnel, le congé proche aidant entraîne une suspension du contrat de travail mais pas sa rupture. L’employeur ne peut pas licencier un salarié en raison de ce congé. À son retour, l’aidant retrouve son poste ou un poste équivalent, dans des conditions similaires. Pour les travailleurs indépendants, l’AJPA n’efface pas la baisse de chiffre d’affaires liée à l’interruption, mais elle offre une compensation financière tout en garantissant des droits sociaux.

Cela signifie qu’en plus de l’indemnisation immédiate (65,80 € par jour en 2025), l’AJPA protège les droits futurs des aidants en évitant une “pénalité retraite” liée à leur engagement auprès de leur proche.

Comparaison avec les autres allocations journalières

L’AJPA n’est pas la seule allocation journalière prévue par la loi pour soutenir les proches confrontés à une situation de dépendance ou de maladie grave. Elle s’inscrit dans un dispositif plus large qui comprend d’autres allocations spécifiques.

  • L’AJPP (Allocation Journalière de Présence Parentale) concerne les parents d’un enfant gravement malade, accidenté ou handicapé. Elle peut être accordée jusqu’à 310 jours sur trois ans.
  • L’AJAP (Allocation Journalière d’Accompagnement d’une Personne en fin de vie) permet à un proche d’accompagner une personne dont le pronostic vital est engagé. Elle est limitée à 21 jours maximum.

Contrairement à l’AJPA, ces allocations ciblent des situations précises (présence parentale ou fin de vie). L’AJPA a un champ plus large puisqu’elle s’adresse à tout aidant accompagnant une personne âgée dépendante, handicapée ou atteinte d’une maladie chronique, à condition que la perte d’autonomie soit reconnue par la MDPH ou classée en GIR 1 à 3.

Toutes ces allocations ont en commun de ne pas être cumulables entre elles. L’aidant doit donc choisir le dispositif adapté à sa situation.

Exemple : un parent qui bénéficie déjà de l’AJPP pour accompagner son enfant malade ne pourra pas, dans le même temps, demander l’AJPA. De même, un proche accompagnant une personne en fin de vie devra opter pour l’AJAP.