Choisir un Ehpad adapté et déposer une demande d’admission
Pour commencer, il est essentiel de choisir un EHPAD adapté à Alzheimer, qui contient le nécessaire afin de permettre un bon accueil et un maintien dans un cadre idéal pour les séniors au sein de la structure.
Le choix de l’Ehpad
Rechercher un établissement disposant :
- D’une unité Alzheimer, ou un Pôle d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) pour un accompagnement et des soins en conformité avec l’état des malades
- D’un personnel formé à la démence, la perte d’autonomie et la dépendance pour une prise en charge optimal des résidents
- D’activités adaptées et d’un environnement sécurisé
Il est nécessaire de visiter plusieurs établissements si possible, afin de sélectionner le meilleur Ehpad pour votre proche. La décision doit se faire à plusieurs (vous, votre proche, l’entourage).
Déposer une demande d’admission
La procédure d’admission en EHPAD passe nécessairement par la constitution d’un dossier national unique. Ce document officiel, référencé Cerfa n°14732*03, est accessible sur le site service-public.fr. Il peut être téléchargé en version papier ou rempli en ligne dans les départements utilisant la plateforme sécurisée ViaTrajectoire (voir plus bas la section dédiée à la demande en ligne).
Ce dossier unique d’admission en EHPAD peut être envoyé à plusieurs établissements.
Il est composé de :
- Une partie administrative (le dossier est à remplir par le représentant ou la famille)
- Une partie médicale (le dossier est à remplir par le médecin et à transmettre sous pli cacheté directement au médecin coordonnateur de l’EHPAD)
Si la personne est sous tutelle ou curatelle, il faudra l’accord du juge des tutelles pour l’entrée en EHPAD si la personne n’est pas en état de décider seule.
L’accompagnement dans les démarches
- Une assistante sociale (hôpital, mairie, département)
- Un CCAS / CLIC : Centre Communal d’Action Social et Centre Local d’Information et de Coordination.
- Des associations spécialisées Alzheimer (France Alzheimer, France Alzheimer & Maladies Apparentées)
Évaluation préalable du patient
- Sur le plan médical et cognitif : pour comprendre le stade de la maladie et les besoins spécifiques.
- Sur le plan social et familial : pour adapter l’accueil au contexte de la personne et à sa vie.
Avant toute démarche de placement dans un hébergement, il faudra :
- Consulter le médecin traitant ou un gériatre : il sera en mesure de confirmer que l'EHPAD est un environnement adapté à la situation.
- Envisager un bilan gériatrique (dans un hôpital ou centre mémoire) pour mieux cerner les besoins du patient.
- Contacter le CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) ou le Clic (Centre local d'information et de coordination) de votre commune pour obtenir une aide à l’orientation.
Accueil personnalisé
Pour faire en sorte de proposer un accueil personnalisé au patient, l’EHPAD va prendre contact avec la famille pour ensuite mettre en place un projet personnalisé qui suivra le patient durant toute la période de son accueil.
Relations avec la famille
- Entretien avec la famille : pour recueillir les habitudes de vie, les préférences, les peurs, les repères familiers (objets, routines…) et trouver une solution adaptée.
- Les familles et aidants sont encouragées à maintenir le lien avec les résidents et l’équipe, à participer aux activités, et à s’impliquer dans les projets personnalisés de soins.
- Période d’adaptation : les premiers jours sont cruciaux. L’équipe et le personnel de l'unité favorise une transition douce, souvent avec l’aide d’un référent. Il est important pour les séniors de conserver une vie sociale dans ces structures.
Projet de vie personnalisé
- Un projet personnalisé est mis en place pour chaque résident, tenant compte de ses capacités, de ses envies, de ses repères.
- Il a pour but le maintien de l’autonomie et le bien-être des résidents
Environnement sécurisé et adapté
- Unités protégées : Certaines EHPAD disposent d’unités spécifiques pour les résidents désorientés, appelées UPPD (unités protégées pour personnes désorientées) ou PASA (Pôles d'Activités et de Soins Adaptés). L’environnement joue un rôle essentiel dans le maintien des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Selon le stade de la maladie et les troubles présents, il est crucial de faire en sorte que la personne soit protégée et bénéficie des meilleures aides et services de l’établissement choisi.
- Sécurisation des lieux : portes verrouillées, surveillance, espaces de déambulation pour prévenir les fugues et assurer la sécurité des personnes malades.
Encadrement par du personnel formé
- Les soignants sont formés à la maladie d’Alzheimer et aux troubles apparentés (communication adaptée, gestion des comportements, respect de la dignité…).
- L’équipe de soins présente dans la structure propose un accompagnement médical et social aux résidents, afin qu’ils se sentent comme à la maison. La maladie, les différents troubles selon le stade et la perte d’autonomie nécessitent des soins et un comportement spécifique à chaque personne au sein de l’établissement.
Prise en charge médicale et psychologique
- Suivi médical régulier : par un médecin coordonnateur et des infirmiers pour assurer au patient un bon fonctionnement des soins et de la prise en charge par les services de la résidence.
- Accompagnement par des psychologues : pour soutenir les résidents et les familles. A la suite de la prise de décision du placement de leur proche en établissement spécialisé pour les séniors en perte d’autonomie, les aidants et l’entourage familial peuvent ressentir de la culpabilité et de la peur face au nouvel environnement. L’accompagnement par des psychologues va permettre de rassurer la famille et de les soutenir dans ce changement de cadre et d’habitudes.
- Traitement non médicamenteux privilégié : activités cognitives, ateliers mémoire, stimulation sensorielle, musicothérapie...
Les aides financières
Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA en établissement)
L’APA en établissement est une aide versée par le conseil départemental. Elle permet de couvrir tout ou partie du tarif dépendance facturé par l’EHPAD. Cette aide est réservée aux personnes âgées classées en GIR 1 à 4 sur la grille AGGIR, ce qui correspond à un besoin d’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne.
Le montant de l’APA dépend à la fois du niveau de dépendance et des ressources du résident. Elle est généralement versée directement à l’établissement, qui la déduit de la facture mensuelle. Pour en bénéficier, une demande doit être faite auprès du département, soit au moment de l’admission, soit dès que la décision d’entrée est prise.
Aide sociale à l’hébergement (ASH)
Lorsque la personne âgée ne dispose pas de ressources suffisantes pour assumer les frais d’hébergement en EHPAD, elle peut faire une demande d’ASH. Cette aide est également instruite par les services du conseil départemental.
L’ASH prend en charge tout ou partie du tarif hébergement, en fonction des revenus du résident. Elle peut également couvrir une partie du reste à charge une fois l’APA déduite. Attention toutefois : cette aide implique certaines contreparties. D’abord, elle active l’obligation alimentaire, ce qui signifie que les enfants (ou petits-enfants) peuvent être sollicités pour contribuer financièrement. Ensuite, elle est récupérable sur la succession du résident, dans des conditions définies par la loi.
Pour y prétendre, le dossier d’admission doit être envoyé à un EHPAD habilité à l’aide sociale, ce qui n’est pas toujours le cas dans les établissements privés.
Aides au logement (APL ou ALS)
Si l’EHPAD dans lequel réside votre proche est conventionné, il est possible de bénéficier d’une aide au logement versée par la CAF (ou la MSA pour les affiliés agricoles). Il s’agit soit de l’APL (Aide personnalisée au logement), soit de l’ALS (Allocation de logement sociale), selon le statut de l’établissement et le profil du résident.
Cette aide est calculée en fonction des ressources, du montant du loyer (ou du tarif hébergement) et de la localisation géographique. Elle est versée soit directement à l’EHPAD, soit au résident, et permet de réduire le reste à charge mensuel.
Réduction d’impôt pour les frais d’EHPAD
Les personnes imposables peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt pour les frais engagés au titre de la dépendance et de l’hébergement en EHPAD. Cette réduction correspond à 25 % des dépenses, dans la limite d’un plafond annuel fixé à 10 000 € par personne hébergée, soit une réduction maximale de 2 500 € par an.
Cela concerne aussi bien les personnes âgées elles-mêmes que leurs enfants ou proches qui prennent en charge les frais. Il est important de conserver les justificatifs transmis par l’établissement en fin d’année pour pouvoir les déclarer.