Une aidante accompagne sa soeur son entrée en maison de retraite.

J’ai accompagné ma sœur atteinte d’Alzheimer pour son entrée en maison de retraite

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Tutrice de sa soeur atteinte d'Alzheimer, Géraldine l'a accompagnée à chaque étape allant jusqu'à déménager à côté de la maison de retraite.

Tutrice de sa soeur atteinte d'Alzheimer, Géraldine l'a accompagnée à chaque étape allant jusqu'à déménager à côté de la maison de retraite.

Ma sœur lorsqu’elle était jeune s’est occupée de moi, actuellement c’est moi qui m’occupe d’elle. La perte de son époux il y a une vingtaine d’années a déclenché chez elle un traumatisme. Au départ, cela s’est manifesté sous la forme d’une dépression. Ça commence différemment pour chaque personne. Puis j’ai commencé à remarquer chez elles plusieurs symptômes de la maladie des pertes de mémoire, des chutes, elle a dû arrêter de conduire… Les proches ne se rendent pas forcément compte de tout cela au début, surtout que ma sœur avait un caractère très fort.

Le placement : une décision difficile pour elle et moi

Je faisais des allers-retours réguliers entre chez elle et chez moi, j’ai mis en place des aides à domicile pour s’occuper d’elle avec des infirmières qui se rendaient chez elle. Toutefois, le peu de temps où elle était seule chez elle tombait, elle était très vulnérable… Par exemple, elle ne savait pas dire non aux artisans qui venaient lui proposer des devis pour des travaux ou des produits dont elle n’avait pas besoin.

Lorsque la maladie est devenue plus importante, le tribunal a mis en place deux tutelles, une tutrice aux biens, et une tutrice à la personne que je suis. Au bout d’un moment, ne pouvant plus la laisser seule, nous avons pris la décision de la placer en maison de retraite. Ça a été très difficile moralement pour ma sœur et moi-même. Sur le plan pratique, trouver une place n’a pas été facile, mais le plus compliqué pour ma sœur et moi-même a été d’admettre la maladie.

J'ai déménagé pour être plus proche de la maison de retraite

Ma sœur a toujours été d’un caractère ferme. La maladie m’a été expliquée par le personnel en place. Je pense que la solitude est la cause de cette maladie. J’ai alors déménagé pour être plus proche et suis venue habiter dans un petit village proche de la maison de retraite. Lorsque la maison de retraite a demandé mon avis, j’ai eu le tort d’accepter qu’elle soit en internat avec quatorze autres personnes souffrant de la même pathologie.

Sur ma demande, récemment, elle a été changée de service, au sein de la même structure. Elle a recommencé à parler, même si c’est difficile à décrypter. Depuis quelques mois, elle se stabilise. Je suis aidée dans son accompagnement par les aides-soignantes ainsi qu’un médecin généraliste et un kinésithérapeute, elle apprécie le personnel infirmier masculin.

Par l’intermédiaire d’une institution de retraite, nous bénéficions d’une aide de la part d’un personnel supplémentaire pour sortir ma sœur en fauteuil roulant, en voiture et aller goûter dans une ambiance plus familiale.

Dernièrement, nous avons eu la satisfaction de sa reconnaissance en ma faveur d’une façon fugace.

Ma philosophie

S’adapter au mieux pour aider la personne souffrante dans le cheminement de la maladie.

Mon conseil pratique

Ne pas rester seule face et accepter d’être épaulé.

Géraldine 78 ans - Avignon