Vacances et handicap : les différentes solutions et aides financières

Matériel médical, soins, transports, activités accessibles… Partir en vacances avec un enfant malade ou handicapé nécessite une logistique compliquée qui pousse souvent à l’abandon. Pourtant, changer de cadre est autant nécessaire pour les parents que l’enfant. Tour d’horizon des solutions de vacances dédiées à ceux qui souhaitent s’évader avec un proche malade ou handicapé.

"Ma fille de 27 ans présente un handicap cognitif. Lorsque les jeunes en établissements spécialisés ont des congés, ils ont la hantise de rester à la maison et de ne rien faire", explique Nathalie, aidante de sa fille handicapée. Vacances riment généralement avec détente, déconnexion du quotidien et loisirs. Mais pour les parents aidants d’un enfant handicapé ou les proches d’une personne malade, la recherche, l’organisation et le financement d’un séjour de vacances sont souvent un simple rappel de ce qu’il vive au quotidien, c’est-à-dire, des démarches et une organisation compliquées avec un coût élevé.

Comme beaucoup de solutions dans l’éco-système d’aidants, on parle peu de ce qui existe, pourtant il est possible de trouver des séjours de vacances avec un logement adapté à vous et votre proche, avec des professionnels de santé sur place, des activités adaptées et la possibilité de relayé l’accompagnement à des personnes formées afin que vous puissiez profiter de vos vacances. Tour d’horizon des solutions existantes, leurs démarches, leur coût et comment bénéficier d’aides financières.

Si sa situation le permet, certains organismes proposent des séjours de type "colonies de vacances" :

• Les colonies de vacances inclusives : si son degré d’autonomie et son niveau de santé le permet, il existe des séjours de vacances qui accueillent les enfants handicapés et sans situation de handicap.
• Les séjours de vacances adaptés :  les organismes d’accueil spécialisés proposent des séjours n’incluant que des enfants en situation de handicap, avec des professionnels formés et des activités entièrement adaptées.

À noter : pour organiser un séjour adapté, l’organisme doit être reconnu « OVA » : organisme de vacances adaptées. Il spécifie pour quel type et quel degré de handicap ou de dépendance le séjour est adapté.

En France, il existe des centres de vacances offrant un cadre adaptés aux familles avec une personne malade ou handicapée, on appelle ça : les séjours de répit. "Au quotidien, je suis bien sûr maman, mais aussi orthophoniste, psychologue et psychomotricienne, parfois enseignante", raconte Nathalie. Pour sortir de ce rôle d’aidant et se concentrer sur les bons moments partagés ensemble, les séjours familiaux adaptés vous proposent des lieux de vacances spécialement dédiés aux familles avec une personne en situation de handicap ou de dépendance. Ces séjours familiaux adaptés permettent aux aidants de “souffler” un peu, en sachant que des professionnels s’occupent de leur proche pendant ce temps. C’est aussi l’occasion pour le proche malade ou en situation de handicap de découvrir un nouveau cadre de vie agréable tout en profitant des activités adaptées. Maman d’une petite fille polyhandicapée, Minh-Lann est partie avec le Réseau Passerelles : "Ce séjour m’a permis de faire une vraie pause et de recharger les batteries, je repartirai l’année prochaine sans hésiter !".

→En savoir plus sur les démarches pour les séjours familiaux adaptés

Pour vous dépayser en famille, vous pouvez aussi envisager un séjour familial dans un cadre accessible. Pour ça il y a deux solutions :  Organiser vous-même votre séjour en prenant en compte plusieurs critères d'accessibilité. 

→ En savoir plus sur l'organisation d'un séjour accessible 

• Vous adresser à un organisme ou centre de vacances ordinaire qui propose également des activités accessibles, la présence de professionnel de soins, des logements avec du matériel adapté et la possibilité de temps de relayage pour vous permettre de mettre de côté votre rôle d'aidant et retrouver votre lien d'origine, comme par exemple Les Bobos à la ferme, ou l’UFCV (programme évasion handicap famille, VRF).

→ En savoir plus sur les démarches pour organiser un séjour de vacances adaptées 

Il est important de savoir qu’en moyenne, le coût d’une semaine de vacances pour une personne handicapée varie entre 1500 et 2000 euros. L’avance des frais avant de percevoir la participation de l’aide financière (si vous êtes éligible) est également à prendre en compte, ainsi que le reste à charge n’étant pas compris pour le reste de la famille qui n’est pas en situation de handicap si vous optez pour un séjour tous ensemble.

Vous pouvez vous adresser à une plateforme de répit. Ces structures pourront vous rediriger vers leurs contacts partenaires et vous accompagner dans les démarches pour trouver une place et faire une demande d’aide financière. Il est important de savoir que les places sont peu nombreuses. La demande se fait généralement en janvier et le verdict faisant suite à l’étude du dossier prend en moyenne trois mois.

 → Trouvez des séjours de répit partout en France sur Ma Boussole Aidants (catégorie : Vacances et séjours de répit).

Une aide complémentaire de la MDPH

En plus des autres aides liées au handicap, la MDPH peut allouer, sur dossier, une aide complémentaire pour participer aux frais de séjours adaptés à hauteur de 3000 euros pour trois ans pour les personnes handicapées sans revenus. Pour faire la demande de cette aide, il faut passer par une assistante sociale ou l’éducateur de la structure où est accueilli le proche handicapé.

La Caf

Renseignez-vous auprès de votre Caf. En fonction des départements, des bons Caf peuvent être alloués pour aider au financement de vacances sous certaines conditions.

Les mutuelles et caisses de retraite

N’hésitez pas à chercher de l’aide en plus. Renseignez-vous auprès de votre caisse de retraite, votre mutuelle ou encore votre complémentaire santé.

Certaines de ses structures ont mis en place des aides au financement pour les séjours de vacances pour les salariés dépendants du régime Agirc-Arrco.

→ Pour en savoir plus sur les aides exceptionnelles de l’Agirc-Arrco