Veuillez entrer une localisation pour afficher les solutions
expand_more
Une jeune fille atteint de trisomie 21 gravit un mur d'escaladearticle

Sport adapté et handicap mental : développer motricité et ouverture aux autres par le jeu

Publié le 14/09/2022 - par Bénédicte Demmer | 7 min de lecture

Le sport adapté est la branche sportive spécialisée pour les personnes atteintes d’un handicap mental ou psychique. Quels avantages pour votre enfant ? Comment trouver un club ? Conseils d’experts et témoignages de parents.  

On parle plus souvent du parcours des athlètes atteints de handicap physique. Un manque de médiatisation qui entraîne une méconnaissance de l’autre branche en matière de sport et handicap : le sport adapté. 

Sport adapté : quelle différence avec l’handisport ?  

En France, il y a deux fédérations françaises de sport et handicap : la Fédération Française Handisport (FFH) pour les personnes atteintes d’un handicap physique ou sensoriel, et la Fédération de Sport Adapté (FFSA) pour les personnes atteintes d’un handicap mental ou un trouble psychique.  

Autisme, trouble du comportement ou de l’attention, trisomie... De la déficience intellectuelle légère à un trouble plus sévère, en passant par les troubles psychiques et même le polyhandicap, la FFSA regroupe des structures et clubs sportifs un peu partout dans l’Hexagone.  Elle permet aux personnes atteintes d’un handicap mental de pratiquer un sport avec d’autres personnes touchées par la même déficience, en fonction de leurs capacités, avec des coachs formés à fois à la discipline et au handicap. 

Handicap mental : les bénéfices du sport 

Pour les adultes, comme pour les enfants, l’activité physique est non seulement indispensable pour la santé au même niveau que les valides, mais elle représente en plus une opportunité d’améliorer les axes pour lesquels ils présentent du retard ou des difficultés tout en y prenant du plaisir. 

Une amélioration de la forme physique  

Parmi les bénéfices physiques, on retrouve les mêmes que pour les personnes valides et atteintes d’un handicap physique en matière de prévention contre l’obésité et facteurs de morbidité (diabète, hypertension, insuffisance respiratoire...).  “C’est particulièrement important pour les adultes handicapés sédentaires, dont l’inactivité peut entraîner une détérioration de leur état”, explique Jean Massion directeur de recherche au Centre national de la Recherche Scientifique à Marseille dans les conclusions d’une étude destinée à évaluer l’intérêt du sport chez les personnes autistes.  

Une meilleure maîtrise de son corps  

Contrôler ses gestes, avoir des mouvements musculaires plus riches, gérer la représentation de l’espace extérieur, bien saisir les objets… Ce type d’apprentissage demande un effort de concentration et un stress parfois important pour l’enfant. Faire du sport renforce le travail de ces troubles sous forme de jeu. “Courir, sauter, tenir à cloche pied… Ce sont des mouvements qui n’étaient pas évidents pour Arthur. Le sport lui a permis de développer son sens de l’équilibre et sa psychomotricité”, témoigne Sandrine, maman d’un petit garçon atteint de trisomie 21, inscrit au foot en salle. 

L’ouverture aux autres et à la société 

Le sport en équipe offre l’occasion de partager des souvenirs, des émotions avec d’autres personnes. Dans le rapport d’une étude destinée à évaluer l’intérêt du sport chez les personnes autistes, le laboratoire Parole et Langage explique que la pratique d’une activité sportive permet une meilleure perception de l’existence des autres et ouvre la voie vers une adaptation “à la résistance au changement propre au handicap mental"

 Des bénéfices que la maman d’Arthur a également pu constater : “les matchs et les entraînements l’ont aidé à vivre plus sereinement certaines problématiques de la vie en société qui peuvent entrainer des crises, comme faire la queue, attendre son tour, ne pas forcément être toujours le premier, prêter aux copains et d’autres belles valeurs propres au sport comme le fair-play.” 

Inscription dans un club de sport adapté : quelles démarches ?    

Il existe plus de 1300 associations sportives affiliées à la FFSA en France. Pour être labellisé Sport adapté, chaque club doit remplir un cahier des charges qui garantit l’accueil et l’accessibilité aux personnes handicapées en fonction de leur situation, avec des encadrants et des coachs sportifs en capacité de les suivre correctement.  

Pour trouver un club où inscrire votre enfant, il y a deux possibilités :  

  • Vous pouvez passer par la Ligue ou le Comité Départemental assigné à votre région par la FFSA. Ils pourront vous guider sur l’offre des clubs proches de chez vous et pour déterminer quels sports seront les plus adaptés à votre enfant ; 

  • Vous pouvez également prendre contact directement vous-même avec un club. Une carte de France est disponible sur le site de la FFSA pour trouver les plus proches de votre domicile.  

Pour être éligible à l’inscription dans un club de sport adapté, il y a 3 cas possibles :  

  • Si l’enfant est orienté par un établissement médico-social ou spécialisé, ce dernier doit fournir une attestation au club sportif pour attester de son éligibilité ; 

  • Si vous décidez vous-même de gérer l’inscription dans un club, il faudra remplir un certificat type fourni par la FFSA et le faire signer par le médecin de l’enfant pour confirmer d’une incapacité en communication, autonomie, socialisation ou motricité ; 

  • Si vous n’êtes pas en mesure d’obtenir une attestation d’éligibilité par un médecin ou par un établissement spécialisé, il est possible de demander un recours à la FFSA qui examinera votre cas avant de donner une décision finale.  

Une fois l’éligibilité du pratiquant validée, ce dernier devra suivre une procédure de classification qui permet d’évaluer ses capacités d’autonomie, de motricité, de communication et de socialisation. Cette évaluation permet : de trouver les disciplines qui seront adaptées au profil du futur sportif, d’assurer une équité entre les pratiquants, leur sécurité, et de leur donner toutes les armes nécessaires pour vivre pleinement l’expérience.  

Pour cela, la FFSA a mis en place un questionnaire sur la pratique des tâches quotidiennes permettant d’évaluer les compétences sportives du futur pratiquant. Le questionnaire est effectué par deux référents éducatifs (un proche, un membre de la famille ou un spécialiste d’un établissement spécialisé où le sportif a pu éventuellement évoluer), si possible en présence du futur adhérent.  

Les aides financières  

Depuis plusieurs années, certaines familles peuvent bénéficier d’une aide financière mise en place le gouvernement baptisée “Pass’Port”. Elle offre une participation de 50 euros aux frais d’adhésion de l’enfant à un club sportif. Pour pouvoir en bénéficier, l’enfant doit avoir entre 6 et 18 ans et être issu d’une famille bénéficiant de l’allocation d’éducation pour enfant handicapé (AEEH), ou de l’allocation adulte handicapé (AAH), ou de l’allocation de rentrée scolaire (ARS).  

Il n’y a aucune démarche à faire. Si vous êtes éligible, vous recevrez directement une lettre au cours de l’été précédent les inscriptions de rentrée afin de vous informer de vos droits à bénéficier de cette aide.  

Certaines collectivités territoriales mettent en place des aides pour financier l’inscription dans un club de sport, à condition de remplir les critères d’éligibilité. Renseignez-vous auprès de votre Caf, de votre Comité Départemental ou votre Mairie. 

Sport inclusif : une autre option à envisager

Au-delà de l’intérêt de la pratique en elle-même, il y a celui de l’environnement dans lequel le sportif évolue. Une troisième option pour laquelle œuvre notamment l’association Les Enfants de la Balle, est en train de se développer : le sport inclusif.  Autrement dit : faire inclure votre enfant dans un club avec des enfants sans handicap.  

Quels avantages ?  

 “Ce sont des enfants qui s'expriment et évoluent beaucoup par mimétismes. Voir les autres enfants aller vite et dépoter leur donne envie de faire pareil”, nous explique Margot, responsable projet inclusif dans l'association, qui accompagne elle-même des enfants tout au long de leur projet sportif. “On ne cherche pas la performance sportive, on cherche l’inclusion, que l’enfant se fasse des copains, qu’il acquiert des bases sociales et développe sa motricité.”  Sandrine, la maman du jeune Arthur, atteint de trisomie 21, a pu voir évoluer son fils dans cette configuration grâce à l’association, Les Enfant de la Balles et témoigne d’une expérience riche et positive.  

  • Lire le témoignage de Sandrine et en savoir plus sur le sport inclusif.

 

Bénédicte Demmer  

 

Sources :  

 

 

 

Pour trouver du soutien, Ma Boussole Aidants vous propose

des interlocuteurs et des services géolocalisés

Racontez...

Ici, Ma Boussole Aidants prend un parti assez différent : celui de s’attacher à ce qu’il est possible de faire, pour s’organiser et fonctionner au quotidien avec son proche, pour se comprendre et communiquer. Les déficiences sont un fait, mais leurs conséquences peuvent parfois être atténuées par de petites stratégies notamment en lien avec l’environnement matériel et social.

Tout en gardant à l’esprit que les situations sont très différentes d’une personne à l’autre, et qu’il n’y a pas une seule bonne façon de faire, Ma Boussole vous propose ici des articles et des témoignages pour vous aider à mieux comprendre ce qui se joue à différents moments clé généralement rencontrés quand on accompagne un proche malade ou en situation de handicap. Quand c’est le cas, ils pourront aussi vous aiguiller sur ces comportements au quotidien qui peuvent faciliter certaines situations.