Comment peut-on être salarié et aidant ?

Votre rôle d’aidant risque d’entraîner une charge physique et émotionnelle avec des répercussions sur votre travail. Sans informations de votre part, ces conséquences pourraient être mal interprétées par votre équipe ou votre manager.

Elle peut ouvrir des négociations sur des aménagements flexibles, des solutions de travail à distance, ou d'autres mesures de soutien qui vous aideront à concilier au mieux votre carrière avec vos obligations personnelles. Ne sous-estimez pas le pouvoir de la transparence ; en partageant votre situation, vous contribuez aussi à sensibiliser votre entourage professionnel et à créer une culture d'entreprise plus inclusive.

→ Comment aborder la discussion avec son entreprise

En France, plusieurs aides légales sont en place pour soutenir les aidants salariés. Il s’agit principalement de dispositifs de congés ou d’absence, certains pouvant être complétés par une allocation dédiée pour compenser une partie du salaire. Des options d’aménagement du temps de travail sont également possibles.

Les dispositifs de congés

• Le congé pour les proches aidants

• Le congé de présence parentale

• Le congé de solidarité familiale

• Une autorisation d’absence

• Le don de jour de repos

Les aménagements possibles

• Extension de la durée maximale des prises de congés en une seule fois

• Aménagement des horaires

• Priorité sur les départs en congés

• Le temps partiel de droit

Au-delà du panel règlementaire, des accords d’entreprises proposent aussi des solutions en plus.

→ En savoir plus sur les aides et congés légaux pour les aidants salariés

Vous n’êtes pas obligé d’en parler à vos collègues ou votre manager direct. Au sein de votre entreprise, des interlocuteurs sont disponibles pour vous aider à instaurer un environnement compréhensif sur vos responsabilités en tant qu'aidant familial. Il existe aussi des aides légales telles que, des congés dédiés aux aidants, des aménagements du temps de travail et des allocations. Ces interlocuteurs sont là pour vous informer sur ces options :

• Une assistance sociale ou un care manager : Certaines entreprises embauchent directement un travailleur social. Ce dernier aura pour rôle de vous informer sur vos droits, vous accompagner dans la communication de votre rôle d’aidant et vos difficultés auprès de la direction et votre manager. L’assistante sociale d’entreprise peut également vous accompagner dans vos démarches liées à votre rôle d’aidant et vous communiquer toutes les solutions qui peuvent vous aider à vous préserver.

• La médecine du travail : Soumis au secret médical, le médecin du travail joue un rôle de prévention et d’accompagnement face aux risques professionnels. Aménagement d’emploi du temps, prévention de l’épuisement, écoute psychologique, médiateur avec la direction... Il fait partie des interlocuteurs privilégiés pour les aidants salariés.

• Les représentants du personnel : Ils ont pour responsabilités d’assurer la défense individuelle des salariés, veiller au respect de leur droit et faciliter votre communication avec la direction.

• Les ressources humaines : Elles peuvent assurer le dialogue entre vous et votre manager, mettre en place des aménagements d’emploi du temps ou du télétravail. Elles doivent aussi pouvoir communiquer sur les dispositifs de droit commun comme les congés, le droit aux absences et les aides financières pour compléter le manque de salaire en cas d’absence prolongée.

Pour les aidants familiaux obligés de cesser leur activité professionnelle ou d’opter pour un temps partiel, des systèmes de mise en place de maintien des cotisations retraite, de la protection sociale et des droits pour l'avenir ont été instaurés.

L’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer (AVPF)

Elle concerne les aidants d’une personne handicapée (adulte ou enfant) ou d’un parent dépendant. La CAF verse l’équivalent de vos cotisations pendant la période de votre situation d’aidant à votre place. L’AVPF permet aussi de valider vos trimestres de retraite au cours de cette période avec la valeur d’un salaire au SMIC.

La majoration d’assurance vieillesse

Depuis janvier 2014, les aidants d’une personne avec un taux de handicap d’au moins 80 % (adulte ou enfant) peuvent avoir une majoration de la durée d’assurance vieillesse. Elle est égale à un trimestre de majoration par période de 30 mois sur un délai maximum de huit trimestres.

Une dérogation pour le départ à la retraite

Il est possible de prendre sa retraite à l’âge de 65 ans et à taux plein (même si le nombre de trimestres n’est pas atteint), si vous pouvez justifier d’une situation d’aidance d’au moins 30 mois ininterrompus pour l’assistance d’une personne handicapée.

Être un salarié aidant implique de devoir gérer deux activités en même temps. Il faut être présent et impliqué dans son poste tout en combinant :

• La fatigue de l’accompagnement,
• La préoccupation de la santé et la sécurité de son proche,
• Le fait de faire face aux imprévus constants liés aux intervenants ou urgences médicales.

Cette situation de surmenage contraint un tiers des aidants à démissionner. Bien qu’un travail d’amélioration des solutions pour aider les aidants à poursuivre leur activité professionnelle soit encore nécessaire, il existe des dispositifs à connaître.