Une aidante et son mari qu’elle accompagne en séjour de répit

Aidants : partir en vacances, c’est possible !

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Partir en vacances n’est pas forcément une priorité. Pourtant, changer de cadre ensemble ou séparément peut être aussi bénéfique à l’aidant qu’à son proche.

Lorsqu’on accompagne un proche malade, âgé ou en situation de handicap, partir en vacances n’est pas forcément une priorité. Pourtant, changer de cadre ensemble ou séparément peut être aussi bénéfique à l’aidant qu’à son proche.

"Ma fille de 27 ans présente un handicap cognitif. Lorsque les jeunes en établissements spécialisés ont des congés, ils ont la hantise de rester à la maison et de ne rien faire", explique Nathalie, aidante de sa fille handicapée.

Plusieurs options existent pour proposer des vacances à son proche. Quels que soient les critères de recherche, il est important d’organiser votre voyage avec votre proche. Comme le note Didier Forêt, organisateur de séjours de vacances adaptés pour les personnes souffrants de problèmes respiratoires, il suffit d’un peu d’organisation pour "aller au-delà de l’inquiétude et de l’angoisse. Les vacances deviennent ensuite une façon de dépasser le fardeau du quotidien et de mieux accepter le traitement de la maladie".

Partir en vacances sans votre proche

Beaucoup d’aidants n’imaginent même pas s’octroyer des vacances sans leur proche dépendant. La culpabilité joue un rôle important dans le quotidien des aidants. A chaque instant sans son proche, on a l’impression d’abandonner un être cher qui a besoin de nous, alors partir plusieurs jours est souvent impensable. L’angoisse à l’idée de déléguer l’accompagnement à une tierce personne entre également dans la non priorisation des vacances. Pourtant, il faut le voir dans le sens inverse. Avoir du répit, un temps pour penser à soi, souffler et se reposer physiquement et moralement permet de revenir en forme et mieux accompagner son proche. La fatigue peut non seulement jouer sur votre santé, mais aussi sur votre vigilance ou vos nerfs. Elle contribue aussi aux tensions entre vous et votre proche et la détérioration de votre relation. "Faire une pause, c’est important, nous avait confié, Céline Martinez, psychologue clinicienne et maman d’un petit garçon atteint de handicap mental. Ca ne veut pas dire que vous n’aimez plus votre proche, simplement que vous faites attention à vous pour pouvoir lui apporter le meilleur”, ajoute la psychologue.

Pour vous rassurer et partir sereinement, vous pouvez vous tourner vers les solutions d’hébergement temporaire avec du personnel formés à la stuation de votre proche :

  • Les séjours temporaires en Ehpad
  • Les séjours médicalisés en établissements médico-sociaux
  • L’accueil familial

Trouvez des solutions d’hébergement temporaires sur Ma Boussole Aidants dans la catégorie : Lieux d’accueil et de vie (pour les personnes âgées) et Lieux d’accueil et de vie, autonomie (pour personnes handicapées)

Si votre proche aussi a besoin de changer d’air et se ressourcer, pourquoi ne pas synchroniser vos agendas. On vous renseigne ci-dessous sur les vacances directement adaptées pour les personnes âgées ou handicapées :

Les séjours adaptés pour votre proche

Ces séjours sont organisés par les organismes d’accueil spécialisés pour les personnes malades, âgées ou en situation de handicap. Votre proche part en séjour de vacances avec d’autres personnes dans sa situation. Les activités sont donc pensées pour être adaptées aux difficultés de votre proche. Pour organiser un séjour adapté, l’organisme doit être reconnu « OVA » : organisme de vacances adaptées. Il spécifie pour quel type et quel degré de handicap ou de dépendance le séjour est adapté.

Partir en vacances avec son proche

Pour vous dépayser en famille, vous pouvez aussi envisager un séjour familial dans un cadre accessible. Vous n’avez, dans ce cas, pas besoin de passer par un organisme d’accueil spécialisé. Plus qu’une destination, il faut avant tout penser à choisir un lieu pertinent, en fonction de l’état de santé du proche. Quelques critères à prendre en compte

  • le trajet avec une distance acceptable et un moyen de transport le moins fatigant possible
  • la localisation peu isolée, et a minima proche de services de santé (médecin, infirmier, pharmacie, hôpital
  • un logement reproduisant le confort du lieu de vie habituel et disposant éventuellement d’une pièce séparée pour l’intimité de la toilette, des soins
  • la facilité d’accès à des activités et visites, qui peuvent être inhabituelles pour changer du quotidien.

"L’année dernière, j’ai fait un dossier pour avoir une aide financière pour pouvoir prendre des vacances avec ma fille, témoigne Nathalie. J’ai passé deux semaines à la Tranche sur Mer, cela m’a fait du bien, et la location m’a été remboursée par une aide financière. On m’a aussi assistée pour le quotidien, par exemple on m’a proposé d’augmenter le nombre d’heures d’aide à domicile dont je bénéficie. Ça m’a permis de faire une vraie coupure."

Si votre proche dispose d’une hospitalisation à domicile (HAD), les professionnels du lieu de destination peuvent assurer le même service. Pour cela, les démarches doivent être établies avec l’infirmier coordinateur de l’HAD.

Le label "Tourisme et handicap"est un bon moyen pour une famille d’être rassurée quant aux capacités d’accueil d’une personne handicapée sur son lieu de vacances (hébergements, restaurants et sites touristiques). Il s’agit d’un gage de qualité reconnu par l’Etat, qui garantit un accueil et des prestations adaptés lors des séjours dans un cadre accessible.

Certaines plages en France sont labellisées “Handiplage”. Cela signifie que le stationnement, les rampes d’accès, le cheminement et tous les types d’infrastructures sont aménagés pour optimiser l’accessibilité aux personnes handicapés.

Vous pouvez aussi consulter le Guide Petit Futé Handitourisme ainsi que site Handilol, qui propose une revue de destinations en France et en Europe. Les membres de l’association ont testé les hébergements et activités listés et notent leur accessibilité.

Un séjour familial adapté

"Au quotidien, je suis bien sûr maman, mais aussi orthophoniste, psychologue et psychomotricienne, parfois enseignante", raconte Nathalie. Pour sortir de ce rôle d’aidant et se concentrer sur les bons moments partagés ensemble, les séjours familiaux adaptés vous proposent des lieux de vacances spécialement dédiés aux familles avec une personne en situation de handicap ou de dépendance. Ces séjours familiaux adaptés permettent aux aidants de “souffler” un peu, en sachant que des professionnels s’occupent de leur proche pendant ce temps. C’est aussi l’occasion pour le proche malade ou en situation de handicap de découvrir un nouveau cadre de vie agréable tout en profitant des activités adaptées. Maman d’une petite fille polyhandicapée, Minh-Lann est partie avec le Réseau Passerelles : "Ce séjour m’a permis de faire une vraie pause et de recharger les batteries, je repartirai l’année prochaine sans hésiter !".

Le coût d’un séjour de répit

Il est important de savoir qu’en moyenne, le coût d’une semaine de vacances pour une personne handicapée varie entre 1500 et 2000 euros. L’avance des frais avant de percevoir la participation de l’aide financière est également à prendre en compte, ainsi que le reste à charge n’étant pas compris pour le reste de la famille qui n’est pas en situation de handicap si vous optez pour un séjour tous ensemble.

Quelles démarches ?

Vous pouvez vous adresser à une plateforme de répit. Ces structures pourront vous rediriger vers leurs contacts partenaires et vous accompagner dans les démarches pour trouver une place et faire une demande d’aide financière. Il est important de savoir que les places sont peu nombreuses. La demande se fait généralement en janvier et le verdict faisant suite à l’étude du dossier prend en moyenne trois mois.

Vous pouvez également chercher vous-mêmes des lieux de séjours de répit, comme par exemple, Les Bobos à la ferme, ou l’UFCV (programme évasion handicap famille, VRF .

Quelles aides financières ?

Une aide complémentaire de la MDPH

En plus des autres aides liées au handicap, la MDPH peut allouer sur dossier, une aide complémentaire pour participer aux frais de séjours adaptés à hauteur de 3000 euros pour 3 ans pour les personnes handicapées sans revenus. Pour faire la demande de cette aide, il faut passer par une assistante sociale ou l’éducateur de la structure où est accueilli le proche handicapé.

La Caf

Renseignez-vous auprès de votre Caf. En fonction des départements, des bons Caf peuvent être alloués pour aider au financement de vacances sous certaines conditions.

Les mutuelles et caisses de retraite

N’hésitez pas à chercher de l’aide en plus. Renseignez-vous auprès de votre caisse de retraite, votre mutuelle ou encore votre complémentaire santé.

Certaines de ses structures ont mis en place des aides au financement pour les séjours de vacances pour les salariés dépendants du régime Agirc-Arrco.

Pour en savoir plus sur les aides exceptionnelles de l’Agirc-Arrco