Une femme échange avec sa mère âgée contrariée par une aide à domicile

Proche aidé : quand le caractère devient difficile

S’occuper d’un proche rime parfois avec tensions et agressivité. Les origines en sont diverses, les solutions aussi, de l’écoute au lâcher prise.


"Il dénigre tout, elle est colérique…" S’occuper d’un proche rime parfois avec tensions et agressivité. Les origines en sont diverses – dépression masquée, troubles neurologiques ou psychiatriques –, les solutions aussi, de l’écoute au lâcher prise.

Aide à domicile : se mettre en retrait et déléguer

Maryse se souvient combien la mise en place des aides à domicile a été difficile au domicile de sa mère : « Une personne est venue, mais cela s’est très mal passé au début. Maman était très hostile. Elle me disait : "je ne lui ouvrirai pas la porte !" ». Maryse a vite compris que sa présence augmentait les difficultés, aussi n’hésitait-elle pas à s’éclipser à l’arrivée de l’aide à domicile : "Cette femme a beaucoup enduré de cris et d’insultes, mais cela finissait toujours par fonctionner. Elle savait la prendre."

Faire face aux troubles du comportement

Dans les situations où des pathologies viennent accentuer des tensions existantes, font basculer une personnalité, ou mettent de l’agressivité là où il n’y en avait jamais, il est souvent efficace de détourner l’attention. Luc, 71 ans, s’est occupé de son épouse Jocelyne, atteinte de la maladie d’Alzheimer, jusqu’à son entrée en maison de retraite : « C’était une femme extrêmement douce, je l’appelais “ma douceur”. Avec la maladie, il y a eu une transformation progressive. Quand je lui disais : "C’est l’heure de manger", elle me répondait : "je ne veux pas bouger". Si j’insistais, elle pouvait me donner des coups. Une fois, j’ai voulu l’emmener faire sa toilette, elle m’a tapé, griffé, puis s’est enfermée dans la salle de bain. »

S’échapper, souffler, garder l’équilibre

Pour Ghislaine, qui s’occupe de son mari atteint de troubles cognitifs , doublés de troubles du comportement , dans leur maison en location, dans le nord de l’Isère, les tensions et autres disputes violentes ne sont pas nouvelles : "Mon mari explosait, faisait voler les assiettes… Et c’est toujours le cas avec la maladie. Avant, j’affrontais, maintenant, je fais le dos rond, ça ne sert à rien d’aller au conflit." L’équipe mobile de gériatrie (1) du centre hospitalier de Bourgoin-Jallieu a dû venir trois fois, cas rare, pour apporter son aide au couple. Ghislaine a pu rencontrer la psychologue de la plateforme de répit (2) du nord de l’Isère, et déposer "tout ce qu’elle avait sur le cœur." Peu habituée à ce type de démarche, elle n’aurait pas franchi le pas toute seule, mais le recommande désormais à tous.