Pour quelles raisons faut-il y penser ?
La gestion de l’argent d’un proche par un aidant a pour objectif de protéger les plus fragiles et d’éviter toute sorte de désagréments comme les arnaques diverses, les difficultés financières, mais aussi de gérer le budget et d’effectuer des démarches comme celles liées à la succession pour les futurs héritiers. Le risque lié à cela est grand et il est dans l’intérêt de tout le monde de faire en sorte que votre proche soit protégé, que ses revenus servent à sa vie quotidienne et que ses dépenses soient encadrées. C’est le but de ces solutions qui préservent l’argent et le patrimoine de votre proche. Il faut savoir que, dans certaines conditions, l’aidant a la possibilité d’être rémunéré pour son aide grâce à l’allocation APA afin de minimiser sa possible perte de revenus.
Les signes qui doivent alerter
Procéder par étapes
En cas de perte d'autonomie légère
En cas de perte d'autonomie sévère
- La curatelle,
- La curatelle renforcée,
- La sauvegarde de justice,
- La procuration limitée ou générale,
- Le mandat de protection future.
L’intervention d’un notaire est possible et recommandée pour expliquer les différents termes plus en détails et faciliter les démarches. Toutes ces options et solutions de protection ont pour objectif d’anticiper et de prévoir la gestion des finances et du patrimoine du vivant ou après le décès de votre proche.
La transparence est nécessaire pour éviter les conflits et la perte de confiance, que vous soyez un aidant de la famille ou autre. Il faut savoir que 71 % des aidants interviennent dans le suivi ou la gestion des comptes (source : groupe BPCE).
Agir avec respect
Quand un proche présente une perte d’autonomie ou une pathologie qui l’empêche de gérer ses comptes correctement, il est essentiel de l’aider dans ses missions en prenant le relai. Cependant, cela peut très souvent être perçu comme une intrusion dans son intimité et comme quelque chose de dégradant et d’infantilisant pour votre proche qui perd alors tout contrôle sur ses finances. Il est alors important d’agir avec respect pour que le partage des tâches se passe bien et que votre proche soit rassuré.
La priorité est d’aborder le sujet avec délicatesse et empathie, en mettant en avant les bénéfices qui sont son bien-être et sa sécurité. Il faut aussi expliquer les différentes options qui se présentent à lui, sans qu’elles soient perçues comme des contraintes ou des obligations. Son accord est nécessaire. Il faut l’impliquer dans la prise de décision autant que possible. La communication va être la clé de la réussite de la transition de la gestion de ses comptes.
Vous pouvez amener le sujet en essayant de faire comprendre à votre proche que les décisions prises ne sont pas contre lui, mais plutôt dans une volonté de le protéger. Il faut lui laisser l’autonomie nécessaire pour que la transition se fasse en douceur. Il faut communiquer et éventuellement faire intervenir un tiers pour expliquer les décisions et actions qui vont probablement avec un impact sur sa vie. Sa protection est une priorité.
Les conseils de nos experts
Coralie Poirier et Bérangère Boucher de l'Atelier budgétaire : association dédiée à l'accompagnement et l'inclusion financière.
Comment aborder la question de la gestion de l’argent d’un proche qui en a besoin ?
Tout va dépendre de la communication avec le proche de façon générale et particulièrement sur ce sujet.
On est à l’aise :
- Rebondir sur un fait constaté (exemple : consommation inhabituelle…)
- Faire part de son inquiétude
On n’est pas à l’aise :
Présenter le sujet de manière plus indirecte (exemple d’un voisin, d’un reportage sur le sujet, d’un livre, d’un podcast…), avec un support. Vous pouvez vous aider de la série d’épisodes du podcast de l’Atelier budgétaire qui s’intitule “Compter sur ses proches” et qui aborde les questions liées au budget et à l’argent des proches.
- Parler de soi
L’objectif est de recueillir la parole de son proche pour amorcer la discussion sur le sujet et évaluer la perception de la situation par le proche.
Une fois le dialogue engagé, l’idée est de bien définir le rôle de l’aidant : les domaines d’intervention (administratif, gestion des comptes…) et son rôle précis (“jusqu’où” on accepte de faire). Chacun doit poser ses besoins, ses limites. Il est important de respecter la volonté de chacun, le rythme de chacun en favorisant la collaboration, le “faire-avec” pour maintenir la personne en tant que sujet et éviter l’épuisement.
Quels conseils donneriez-vous à un aidant qui souhaite que cela se déroule dans les meilleures conditions ?
Être au clair avec ses besoins, ses limites. Avoir anticipé ce que l’on souhaite aborder.
Choisir le bon moment d’échange pour soi et pour l’autre.
Proposer sans imposer un échange
Être dans une écoute active et empathique
Avoir à l’esprit que l’autre est sujet de sa vie, de la relation
Accepter que l’autre ne soit pas du même avis et que ses besoins ne soient pas ceux que l’on avait imaginé
Ne pas chercher absolument à convaincre