Une femme se demande si elle doit aider son mari handicapé pour ouvrir une porte

Perte d’autonomie du conjoint : quand faut-il faire les choses à sa place ?

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Vous l’avez accompagné depuis toujours et vous le voyez perdre son autonomie, ne plus savoir choisir, décider… Pourtant, vous hésitez à "faire à sa place" : un passage difficile à vivre dans un couple.

Les risques d’un manque de stimulation si on aide de trop

Il est difficile de voir celui ou celle qu’on aime lutter au quotidien. L’envie d’aider est présente à chaque obstacle. Mais trop en faire peut avoir des mauvais côtés pour l’un comme pour l’autre. " J’ai tendance à faire à sa place lorsque je le vois en difficulté ou qu’il est trop lent. Cela a pu entrainer un certain confort chez lui et un manque de stimulation ", nous a confié Véronique aidante de son mari, atteint de la maladie de Parkinson.

Parler de cette difficulté d’intervention avec son proche

Le psychologue concède aussi que le rôle du conjoint n’est pas simple. Surmonter sa peine seul est très difficile. "La situation du conjoint est paradoxale. Même s’il a des enfants, il est dans une grande solitude quand celui ou celle dont il partage la vie décline." Repli, peur d’être jugé si l’on parle… Le conjoint cache souvent les difficultés à l’autre. Une situation qu’il faut éviter au maximum, pour éviter l’isolement psychologique de l’aidant.

Avant de pouvoir décider pour l’autre, être en paix avec soi-même

Ça peut paraître paradoxal, mais avant de penser à décider à la place de l’autre, il faut d’abord être en accord avec soi-même. "Le conjoint doit se sentir serein, avoir un rapport à soi riche, construit et sûr de ce qu’il fait pour l’autre pour accepter ce qui va arriver , " constate Pierre Charazac. "C’est-à-dire savoir entendre les reproches, les choses négatives qui vont lui être dites." Car la personne malade pourra parfois se montrer dure envers celle qui l’aide. Une épreuve à laquelle, Guy, confirme ne pas avoir été assez préparé. "On m’a formé dans les gestes infirmiers, c’est vrai, mais personne ne m’a clairement expliqué que j’étais aidant et tout ce que ça allait impliquer."

Trouver la juste mesure pour intervenir

Quand surgit la question de savoir si le conjoint doit intervenir pour solutionner les choses, seul le jugement personnel aidera à la décision. "C’est comme un parent avec son enfant, " note Pierre Charazac. " Il est capable de savoir à quel moment, il fait les choses bien, malgré les remarques parfois dures des enfants, car il a des repères intérieurs suffisamment solides. " Pour décider à la place de l’autre, il faut donc trouver une juste mesure. Cela passe d’abord par la connaissance que l’on a de son conjoint, l’ajustement qu’il faut trouver entre la nécessité d’afficher ce que l’on fait et le besoin d’agir sans le consentement explicite de l’autre. “Soit il faut afficher clairement les choses, soit il faut être dans la subtilité, tout dépend des situations”, affirme Pierre Charazac.